29-31 mars

29/ Le Père ne vous pardonnera pas, si chacun ne pardonne à son frère

30/ « Je ne suis pas venu abolir la Loi, mais l'accomplir »

31/

separateur

MESSAGE de la 1ère Lecture


Cette prière, mise dans la bouche d'Azarias, alors qu'il se trouve dans la fournaise ardente, est en fait, une supplication prononcée au nom de tout le peuple. Celui qui prie s'y exprime, en effet, toujours en disant "nous". Elle fait appel à la fidélité de Dieu, ainsi qu'à la miséricorde qu'il a manifestée à Abraham et Israël. Elle se résume en une phrase : "Seigneur, même si nous, nous t'avons abandonné, ne nous abandonne pas et ne répudie pas ton Alliance avec nous".

Cette prière fait ensuite "état à tout ce qui est arrivé au peuple d'Israêl, suite à son péché contre Dieu : le peuple ne dispose plus de rien, ni de chefs, ni de princes, ni de prophètes, ni de Temple, ni de culte liturgique.

Prononcée par un grand croyant au nom de tous, cette prière devient, de la part de tous ces démunis, la simple offrande à Dieu du sacrifice de coeurs brisés et d'esprits humiliés, pour obtenir le pardon de Dieu et la restauration d'Israël, et ce, non pas au titre de quelque mérite ou
privilège que ce soit, mais par le don gratuit de l'indulgence et de la
miséricorde de Dieu, pour la seule gloire de son Nom.

Cette prière est un très bel exemple d'une offrande totale de soi-même au Seigneur, dans le dépouillement le plus total. Elle nous paraît une
remarquable expression du culte "en esprit et en vérité" prôné par Jésus(Jean, 4, 23 - 24). Jésus a prié ainsi sur sa croix, n'ayant plus que
sa foi en Dieu, au moment où il va mourir. Les quelques versets des psaumes 22, ou 31, ou 63, que lui font alors prononcer les différents
Evangélistes, traduisent au mieux le "OUI" total de celui qui , dans son innocence absolue, donne sa vie pour des pécheurs.

C'est dans cette prière d'offrande et de confiance totale en Dieu que nous venons nous plonger au cours de nos assemblées liturgiques, pour recevoir, comme un don de l'Esprit, cette attitude profonde du "OUI" de Jésus, en refaisant, "en mémoire de lui", les gestes de bénédiction et de partage avec le pain et la coupe de nos Eucharisities, que Jésus a inaugurés lors de son dernier repas avec ses disciples , à quelques heures de son arrestation et de sa passion, en nous demandant de les reproduire.

Ainsi reçue par chacune et chacun d'entre nous, dans la communauté rassemblée, l'offrande de Jésus le Christ, réalisée une fois pour toutes dans le mystère de sa mort et de sa résurrection, devient-elle notre offrande intérieure , qui va transformer, du dedans, touts nos gestes et paroles, qui deviennent donc expression du "OUI" que nous essayons de dire à Dieu par toute notre vie vécue désormais, dans l'Esprit de Jésus, pour sa plus grande gloire.

Paul a très bien perçu ce culte nouveau, vécu dans la foi comme le "OUI" de Jésus, au travers de toutes nos expériences humaines


Seigneur Jésus,
tu nous as fait comprendre que nous devions tout attendre
de ce que tu nous donnes dans ton engagement suprême,
manifesté dans ton "Heure" de passage au Père et le don de l'Esprit Saint,
et tu renouvelles ainsi en nous la capacité de croire en toi,
de reconnaître que Dieu est ton Père et notre Père,
de proclamer que tu es le Seigneur,
de recevoir ton "OUI" pour en vivre, d'aimer comme tu nous as aimés :
ré-apprends-moi à me tourner vraiment vers toi
et à me dépouiller de tout ce qui m'empêche d'accueillir
pleinement le don de Dieu que tu nous fais,
et qui nous permet de faire place en notre vie
à ta présence, ta Parole et ton témoignage. AMEN.

 

MESSAGE de l'Evangile

 
A propos du pardon, Jésus répond d'abord à une question de Pierre et illustre ensuite cette réponse par une parabole du Royaume des Cieux.

Combien de fois faut-il pardonner ? La réponse est nette : toujours. Alors qu'au Livre de la Genèse, Lamech se vantait de se venger 70 fois
(Genèse, 4, 15. 24), Jésus reprend le même chiffre pour souligner la nécessité permanente du pardon.

Le contraste est très frappant et significatif entre la somme énorme que le roi de la parabole remet au premier serviteur et la dette vraiment minuscule que ce serviteur refuse de remettre ensuite à son collègue.

Notons le contraste également entre les deux attitudes opposées, celle du roi qui remet généreusement, et celle du serviteur qui fait tout le
contraire.

A noter que, selon cette parabole, le pardon donné par le roi, celui qui a le pouvoir, (et qui représente Dieu), est premier et "exemplaire", au sens fort de ce terme. C'est ce pardon une fois reçu comme don totalement gratuit, et dont nous avons fait l'expérience, que
nous avons à transmettre à notre tour, en imitant l'attitude de Dieu.


Pour que le pardon de Dieu soit efficace en nous, il faut que nous ayons accepté la "logique" du pardon, en admettant que le pardon est possible,même s'il nous est, de fait, difficile de pardonner. La remise des dettes ou le pardon, c'est rendre toute sa chance à l'autre qui nous a offensé, lui permettre de se remettre debout, sans que nous ayons à oublier pour autant le mal qu'il nous a fait, sans que nous ayons à
renoncer à demander réparation du dommage causé, quand nous estimons devoir le faire au nom de la nécessité.

Cette "logique du pardon" est inscrite dans notre situation de sauvés par la seule grâce de Dieu,sans laquelle nous ne serions tous que des pécheurs : être chrétien c'est se savoir transformé par le pardon de Dieu, accordé par pure grâce, dans le mystère de la mission, la mort, la résurrection de Jésus et le don de l'Esprit Saint, ce qui nous a valu, et nous vaut sans cesse, de passer de la mort à la vie (relire Romains, 3, 21 - 28; 6, 1 -14; Ephésiens, 2, 4 - 10). Le pardon reçu de Dieu par pure grâce est donc une donnée fondamentale de notre "être nouveau dans le Christ" (2 Corinthiens, 5, 17 - 21).

En résumé, nous sommes donc toujours des pécheurs pardonnés (Colossiens, 2, 13).

Jésus a vécu ce dont il nous parle : il a pardonné à ses bourreaux (Luc, 23,34), conformément à son enseignement, non seulement dans cette page que nous lisons, mais également lorsqu'il nous a dit : "aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent" (Matthieu, 5, 43 - 48). Sa mission définitive s'est achevée par le don de son Esprit Saint qui est capacité de "remettre les péchés", donc de transmettre le pardon de Dieu(Jean, 20, 19 -23).


Seigneur Jésus,
le pardon, que tu nous as acquis et transmis par pure grâce,
dans la force de ton Esprit Saint, est la manifestation suprême et insurpassable
de cet amour infiniment gratuit, qui est tellement le fait de Dieu
que l'on a pu écrire que "Dieu est amour", car il fait de nous
ses "fils" bien-aimés, héritiers et co-héritiers avec toi de son Royaume,
nous qui étions sans vie en raison de notre péché
et de notre recherche de nous-mêmes, qui ne peut que nous conduire à la mort :
accorde-moi de mesurer l'ampleur de cette merveille du don qui m'est fait,
comme à tous mes frères et soeurs, et aide-moi à vraiment t'imiter
dans une attitude constante de gratuité et de pardon,
à l'égard de tous ceux avec qui je vis ou que je rencontre. AMEN.




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MESSAGE de la 1ère Lecture



La "Loi" est, dans l'Ancien Testament, un don de Dieu, un des éléments fondamentaux de l'Alliance qu'il conclut avec son peuple Israël, peuple
qu'il accompagne dans son histoire, parce qu'il s'en est rendu proche de façon vraiment unique.

La valeur de cette Loi vient donc de son origine, de la grandeur de Dieu qui nous la donne.

La beauté de cette Loi reflète la qualité de vie que Dieu transmet à son peuple, peuple dont tous les membres sont appelés à transmettre, à leur tour, cette Loi à leurs descendants.

Recevoir cette Loi, c'est désormais vivre à partir de Dieu, et témoigner, devant tous les peuples, de la grandeur du Dieu Vivant d'Israël, par un comportement rayonnant de vie et de sagesse.


La Loi de Dieu est donc un "chemin de vie" qui est offert aux croyants pour se mettre debout, libérés, pour une existence de qualité, remplie d'une sagesse qui les fait témoigner de Dieu.

En effet, les 10 "commandements" ou 10 "Paroles" du Sinaï sont des balises nécessaires qui permettent à toutes les attitudes d'amour, de miséricorde, et de solidarité, de s'exprimer en vérité, attitudes qui seraint vaines et fausses si elles ne supposaient pas le préalable de la mise en pratique de ces 10 "Paroles".

La pratique de cette Loi est, en effet, un témoignage d'une expérience de la rencontre du Dieu libérateur d'Israël par son peuple. Oublier qu'il en est ainsi risque de conduire à un détournement de cette Loi en instrument de pouvoir, de domination, de réduction des autres à la soumission.

Vivre selon cette Loi, c'est reconnaître le don de Dieu dans sa dimension d'amour gratuit


Seigneur Jésus,
heureux sommes-nous, nous as-tu dit, si nous écoutons,
et gardons ta Parole, car, dans la mesure où nous la mettons en pratique,
vivant comme toi selon la volonté du Père, et en recevant ton amour,
pour le transmettre, comme tu l'as reçu du Père et nous l'as communiqué,
nous construisons notre existence sur le Roc de ton obéissance,
qui, dans l'Esprit Saint, devient solidité de notre foi,
qui rayonne ta grâce reçue dans toutes les nuances
de nos comportements de charité à l'égard de tous nos frères et soeurs :
donne-moi de reconnaître les merveilles du don que Dieu nous a fait
en ta mission de libération, de réconciliation, de paix, qui change radicalement
notre coeur, afin de vivre à tout instant en me laissant re-saisir et conduire
par ton Esprit Saint, qui réalise ta présence vivante de Ressuscité en moi. AMEN.


MESSAGE de l'Evangile

L'exigence de Dieu, qui nous vient de lui par Jésus, et nous conduit à lui, toujours par Jésus, dans l'Esprit, ne connaît pas de limites. En plus
des grands dépassements qu'il nous invite à faire, lorsqu'il nous demande, par exemple, l'amour des ennemis, Jésus va jusqu'à nous dire :
"Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait" (5, 43 - 48). Dans une telle perspective, les commandements de la Torah visant la
qualité éthique de notre existence face à Dieu, face aux autres, et face à nous-mêmes, demeurent une base nécessaire. Même si, en définitive, nous ramenons tout, comme l'a dit Jésus lui-même, à un seul commandement, celui d'aimer Dieu et son prochain (Matthieu, 22, 37 - 40), ce commandement unique, au nom même de son authenticité, contient toujours tout l'essentiel du Décalogue, qui s'y trouve repris et résumé.

Cela signifie que nous ne pouvons grandir dans une vie d'amour selon Dieu, de façon véritable et authentique, sans pratiquer ces préceptes de base qui sont le point de départ d'une exigence toujours croissante, en matière de vérité, d'amour et de pardon. Notre seule référence est l'imitation de Dieu, dans una attitude qui reprend et assume les paroleset les gestes de Jésus, cette imitation nous conduisant toujours
au-delà de nous-mêmes.


Paul, dans le même sens, a écrit à deux reprises, que l'amour du prochain accomplit toute la Loi (Galates, 5, 14 et Romains, 13, 8 -10).


Seigneur Jésus,
tu nous demandes sans cesse d'être vrais et authentiques
face à Dieu et tous nos frères et soeurs en humanité,
et, dans le même temps, tu nous appelles à une croissance
perpétuelle et dynamique dans l'exigence de la vérité et de l'amour,
à la façon de Dieu, en qui amour et vérité se rencontrent :
aide-moi à ne jamais fermer les yeux sur les fondements
de ces exigences que tu nous proposes, à ne jamais
me dispenser des petites et simples obligations de service
et de rectitude, qui jalonnent mon parcours de chaque jour,
au nom de valeurs que j'estimerais plus profondes,
ou plus élevées, mais que je ne saurais atteindre
sans une attitude d'obéissance de chaque instant
dans le détail de ma vie quotidienne. AMEN.


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MESSAGE de la 1ère Lecture

Le Seigneur rappelle d'abord l'Alliance qu'il a accordée à son peuple, lui promettant le bonheur en retour de son obéissance.

Mais,face à ce don de Dieu, les gens du peuple n'ont pas écouté le Seigneur, préférant suivre les appels de leur coeur obstiné et centré
sur lui-même.


Le plus grave, c'est qu'il en a toujours été ainsi depuis le temps de la sortie d'Egypte avec Moïse et de l'Alliance conclue au Sinaï. Si Dieu a fait preuve d'une extrême patience à leur égard en leur envoyant sans cesse des prophètes, bien loin de changer, la situation n'a fait qu'empirer. En effet, l'endurcissement du peuple a grandi au point que le Seigneur prévient Jérémie qu'il ne sera pas davantage écouté que ses prédécesseurs qui, comme lui, ont été appelés à parler au nom de Dieu.

Il n'y a plus qu'une conclusion à tirer : la fidélité est morte chez le peuple de Dieu.


La formule de l'Alliance, répétée tout au long de la Bible, nous est redite ici : "Alors, je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple."

L'envoi des prophètes est une sorte de "relance" continuelle de Dieu, face à un raidissement institutionnel depuis l'établissement de la royauté. Avant l'époque royale, Moïse, Josué, Samuel, avaient été à la fois chefs du peuple et prophètes, consultant le Seigneur et parlant en son Nom. Depuis la mort de Salomon, ce n'est plus le cas : d'où l'importance des prophètes, qui se lèvent régulièrement au nom du Seigneur pour rappeler le sens et la grandeur de l'Alliance conclue avec Dieu, et inviter le peuple à en vivre dans de nouvelles situations particulières.



Nous nous trouvons devant le même choix fondamental que le peuple d'Israël tout au long de son histoire : allons-nous vivre à partir de nous-mêmes,ou à partir de la Parole de Dieu, qui nous révèle l'invitation gratuite de Dieu à partager sa gloire ?

Nous sommes en relation avec Dieu, qui, par pure générosité, a pris l'initiative de nous associer à la qualité de sa vie. Il nous laisse toujours libres de notre réponse, qui est accueil de la grâce de répondre qu'il nous offre, mais il cherche toujours à nous faire grandir, par l'exigence de vérité et d'engagement qu'il nous propose.

Ce qu'il a commencé avec les prophètes de l'Ancien Testament, Dieu l'a poursuivi , et conduit à son terme, avec la mission de Jésus

Seigneur Jésus,
ton envoi par le Père nous prouve la patience de Dieu
et son amour qui jamais ne se lasse, quand il s'agit de
partager sa vie, et ta présence en nos coeurs,
comme au milieu de nos communautés rassemblées en ton Nom,
te révèle à la fois comme don de Dieu, et "Frère" qui nous accorde
la capacité de redire ton "OUI" avec fidélité :
aide-moi à toujours t'accueillir avec la plus grande
ouverture de tout mon être, afin que je grandisse
dans ma relation à Dieu et la pauvreté du coeur. AMEN.

Message de l'Evangile
On divise habituellement la montée de Jésus vers Jérusalem en trois temps,correspondant à trois séries d'enseignements qu'il accorde à ses
disciples. Au cours de la première série de ces enseignements, où se situe notre page, Jésus est lui-même objet de controverses concernant
son identité, dans lesquelles il est amené à prendre position.


L'événement ici est double : d'abord une action de Jésus libérant un homme du démon "muet" qui le possède, ensuite, l'interprétation qu'en donnent certains: en se comportant ainsi, Jésus n'est finalement qu'un serviteur du Prince des démons. D'où, pour montrer qui il est, Jésus est sommé de produire un signe dans le ciel.

Le message inclus dans la réponse de Jésus est on ne peut plus clair : s'il expulse les démons, c'est qu'il est plus fort qu'eux et qu'il agit avec la puissance de Dieu. En conséquence, il est le passage obligé vers le salut de Dieu. Il faut être avec lui, rassembler avec lui, car il est venu pour que tous les hommes soient sauvés.

Le témoignage de Jésus s'inscrit dans une logique rationnelle, facile à comprendre au niveau du bon sens : tout royaume divisé s'écroule. Satan n'agit pas contre lui-même.

Si chaque fois qu'un démon est chassé, il faut s'interroger pour savoir s'il est chassé par Satan lui-même, par un exorciste fonctionnant au nom de Dieu, comme le faisaient les disciples des Pharisiens, aucun discernement n'est plus possible.

Bon sens à l'oeuvre également dans la parabole du plus fort qui l'emporte, même lorsque l'on s'est bien barricadé et défendu. Jésus s'affirme donc ici comme bien plus fort que Satan.

En parlant du "doigt de Dieu " à l'oeuvre dans son ministère, Jésus rappelle Exode, 8, 27, où il était souligné que Dieu était à l'oeuvre.


Nous sommes appelés à être témoins de cette victoire de Jésus, qui nous est offerte dans l'Esprit Saint qu'il nous transmet après sa résurrection. Jésus a annoncé sa mort comme une victoire sur le monde (Jean 16, 14 - 36).
Seigneur Jésus,
c'est parce que tu étais totalement transparent au Père,
dont tu accomplissais sans cesse la volonté, que tes gestes et paroles
étaient directement porteurs de la puissance et de la force de Dieu,
dont tu disposais avec autorité, puisque,
comme l'écrit l'Evangile de Jean, le Père avait tout remis entre tes mains
et t'avait donné l'Esprit sans mesure :
apprends-moi à ne jamais douter de ta force victorieuse
contre toutes les forces et puissances du mal qui,
bien que terrassées une fois pour toutes en ton "Heure" de passage au Père,
moment suprême de ton engagement,
nous environnent encore dans les détours de notre histoire,
où tu nous demandes de réagir avec ta propre force,
et nous en rends capables, dans la mesure où
nous t'accueillons avec foi au coeur de nos vies. AMEN.





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