Silence

Faites silence pour M'écouter.


Is,41,1

Aide-moi, Seigneur, à envelopper ma vie de silence :
le silence de l’attente et de l’attention,
le silence de la vigilance et de la transparence,
le silence de la pauvreté et de l’humilité,
le silence de la patience et de la persévérance.
Aide-moi, Seigneur, à percevoir le silence,
apprends-moi à faire silence au coeur des rumeurs de mon coeur,
pour que je puisse créer, au fond de moi,
un espace de silence où puisse pénétrer ta parole.
Aide-moi à te rencontrer dans le silence de ta présence,
dans le silence de ton amour, dans le silence de ta grâce.
O Toi, mystère de silence, O Toi, source de silence,
O Toi, océan de silence, O Toi, plénitude de silence,
O Toi, silence des silences.

Seigneur Jésus, ouvre mon esprit et mon coeur de sorte que j’entende clairement ta parole et que je la proclame avec certitude.

Lorsque le Seigneur révèle à son peuple que l’amour de Dieu est l’essence de la loi, avant même de donner cet amour de Dieu comme
commandement, le Seigneur donne un ordre, qui est prologue à tout amour véritable de Dieu et de ses frères :
« Écoute, Israël ... » (Dt 6,4) « Écoute » Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute tes forces, et alors tu aimeras Dieu de la même manière : garde ces paroles dans le silence de ton cœur. En effet le chemin que nous ouvre le Christ, celui des apôtres, des témoins à sa suite, du malade guéri, du pécheur pardonné, passe par un lieu incontournable dans la vie spirituelle : le silence, dont il est le seul à en donner le sens, la lumière véritable .Non pas se taire pour se taire, mais se taire pour écouter, pour écouter comme undisciple aux pieds de son maître : « îles, faites silence pour m’écouter »(Is 41,1). Non le silence pour le silence, le silence de l’enfermement, du mutisme, du repli sur soi, mais le silence de celui qui garde toutes ces choses en son cœur, les médite, qui donne le temps au mystère rencontré, semé, de germer, de s’enraciner en lui, qui permet de discerner quand, comment et à qui il convient d’en rendre compte, d’en témoigner.




Ainsi, pour mieux comprendre cette mystérieuse et paradoxale invitation au silence sur le chemin du témoignage, contemplons Jésus lui-même, le témoin par excellence. Jésus, qui est le Verbe fait chair, s’est fait silence durant trente ans : puis il nous a parlé durant les trois années de sa vie publique, toujours rythmée de ces longs temps de silence, de cœur à cœur, de prière, de communion avec son Père, puis de nouveau, devant Pilate et les autres, il est entré dans le silence de l’amour qui se donne en plénitude, silence non d’une absence, mais d’une présence :présence réelle, « présence d’une présence », ultime parole de Dieu à l’homme en son Fils unique Jésus, sur la croix : parole silencieuse témoignant de la plénitude de l’amour du Père dans l’Esprit. Pâque silencieuse de la parole : le Verbe s’enfouissant dans le silence de l’amour qui se donne, libère la parole du témoin enfermé dans son péché. Si lui, Dieu en son Fils est demeuré
dans le silence de l’humilit
é pour enraciner en son cœur divin la pauvreté de notre humanité, pour s’abaisser à sa hauteur, combien plus
devons-nous apprendre à demeurer là où lui-même se tient parmi nous, pour enraciner en notre cœur humain la richesse infinie de sa divinité, pour en percevoir la profondeur.


Pour parler clair.
Nous avons du mal à entendre, et donc nous aurons certainement du mal à parler. Nous devons écouter Dieu dans la prière. Ce serait
dangereux de parler beaucoup de Dieu si nous parlons peu avec lui. Notre vanité nous pousse à nous soucier de ce que nous allons dire, pourtant Jésus nous dit : « ne vous inquiétez pas d’avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné à l’heure
même ; car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint.
» (Marc 13, 11) Nous saurons quoi dire et comment le dire si nous avons
l’habitude d’écouter attentivement le Seigneur ; si nous laissons l’Esprit Saint toujours guider notre pensée et notre parole.
Oui bienheureux ceux qui pensent avant de parler, ils éviteront bien des peines, et bienheureux ceux qui prient avant de penser, ils
éviteront bien des erreurs. « Malheur à moi si je n’évangélise pas » (1 Co 9,16), à commencer par mon cœur dans le silence de l’esprit.« si nous nous taisons, les pierres crieront » Alors (Lc 19,40).Comme Amour et Vérité se rencontrent Parole et silence s’embrassent sur le chemin du témoin.



Mon Seigneur et mon Maître, je veux être ton disciple. Je veux que ta vérité et ton amour brillent dans ma vie. Ouvre mon intelligence à ta vérité telle qu’elle est vraiment. Attendris mon coeur pour que je puisse t’aimer avec un amour pur qui déborde dans les coeurs de ceux qui m’entourent. Emmène moi loin, avec toi, dans un endroit isolé. Aide-moi à faire l’effort nécessaire pour opérer le miracle de ma transformation en toi.

Chemin de carême "fleurissons l'écoute"
"Donne-moi, Seigneur, un coeur qui écoute !
"
Chaque fois que nous avons à entrer en contact avec notre p
rochain, ou quand nous sommes seuls, cette demande peut devenir notre prière habituelle pour obtenir de rester attentifs au fond du coeur. Un coeur qui écoute cela ne vaut pas seulement dans le domaine de notre vie profonde avec Dieu mais aussi dans nos rapports humains. Un coeur qui écoute, n'est-ce pas ce qu'attendent obscurément de nous tous nos frères ? Que nous leur offrions un accueil, une profondeur d'attention qui vient du coeur ?Dieu est toujours près de nous, en nos coeurs. Osons nous placer sous son regard avec un mot de reconnaissance, de louange, de sympathie, d'abandon dans la foi.Allons vers lui aussi quand nous souffrons, ou restons près de lui sans parler....

Chantons
respirons
rayonnons
la présence de Dieu


Donne-moi une oreille qui écoute
Seigneur, apprends-moi à écouter et à parler.
D'abord écouter.
Pas m'écouter, moi, dans ce que dit l'autre, mais l'écouter, lui.
Il est bavard, je le suis;
il est compliqué, je le suis;
il est plein de lui-même, je le suis !
Il n'est pas très franc, le suis-je tout à fait ?
Il a tous les défauts du monde, et moi aussi !
Nous sommes bien partis pour un dialogue de sourds
ou vers un échange aigre.

O Seigneur, donne-moi une oreille qui écoute,
un cœur qui écoute.

Je me dirai: il est intéressant, on est bien avec lui.
Alors je pourrai lui parler.
Il m'écoutera, il me parlera,
nous serons heureux.
Tout ce que l'on raconte sur l'incommunicabilité nous fera rire.

Et toi, Seigneur, tu regarderas deux hommes qui se parlent.



 

 

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