Pour les chrétiens, la résurrection n’est pas qu’un symbole pour dire que la vie est toujours plus forte que la mort. C’est d’abord et avant tout le fait que le troisième jour après sa mise à mort en croix, le Christ est réellement re-vivant. Les événements du vendredi saint et de la résurrection de Jésus sont inscrits dans un lieu, à Jérusalem. Ils sont inscrits dans l’Histoire, sous « Ponce Pilate ». Jésus ressuscité n’est pas un esprit ni un fantôme. Il se manifeste vivant avec son corps. Et c’est avec son corps qu’Il remonte vers Dieu, son « Père » et « Notre Père ». C’est à partir de la résurrection du Christ et de la Pentecôte que la première communauté chrétienne, avec les apôtres et les évangélistes, vont comprendre la vie du « Maître et Seigneur ». Ils vont reprendre son enseignement et le diffuser.
La religion chrétienne, contrairement à des idées reçues, n’est pas une religion de l’esprit détaché du du corps. C’est une religion de toute la personne humaine, corps et âme, pour maintenant et pour l’éternité. Et alors, la mort dans tout cela ? Elle existe comme passage entre la rive terrestre du fleuve de la vie et l’autre rive céleste, invisible à nos yeux mais déjà inscrite en nos cœurs. Dans la foi, le croyant chrétien a la certitude que sa personne est indestructible pour l’éternité, corps et âme. Ce qui pourrit dans la terre, ce qui est réduit en cendre, ce n’est plus son corps. C’est sa dépouille mortelle. Toute sa personne, corps et âme, est déjà ressuscitée avec le Christ. Le temps est relatif. Un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. Et chaque être humain a sa liberté et sa responsabilité dans sa réponse à la Lumière pour s’arracher aux ténèbres. Il y a un choix à faire, dès maintenant et au moment du grand passage.
Toute l’espérance des chrétiens s’enracine donc dans la résurrection du Christ pour vivre en ressuscités déjà maintenant. Logiquement, dans la logique du Christ, les chrétiens ne peuvent pas déconnecter la religion et la vie, la vie de cette terre et la vie éternelle qui est déjà commencée dans la vie de maintenant. Dans notre foi chrétienne, au milieu de toutes les croyances, nul ne peut prétendre recevoir une inspiration divine ou un message et les transmettre si cela détruit la dignité humaine, engendre la peur et sème la zizanie dans les familles, dans l’Église et dans la société. Par les temps actuels, il n’est pas inutile de le rappeler. C’est maintenant que nous avons déjà à vivre en ressuscités, c’est-à-dire en gens raisonnables, justes et religieux. C’est une exigence fondamentale pour tous les chrétiens. La foi chrétienne ne se juge pas sur des caricatures de foi, mais sur la foi elle-même reçue de la première communauté chrétienne avec la Tradition des Apôtres.
Lumineuses et saintes fêtes de Pâques ! Nous sommes incités à faire le passage des ténèbres à la Lumière. D’autres religions le disent aussi. L’originalité de la foi chrétienne c’est la résurrection du Christ en son corps. C’est notre résurrection en lui maintenant avec notre corps qui sera transformé et non pas détruit. C’est d’abord Dieu qui croit en nous pour nous permettre de croire en Lui. Il a confiance en nous pour que nous ayons confiance en nous et dans les autres en Lui. Cela nous aide aussi à construire la société comme un « corps social ». La résurrection du Christ est le gage de la résurrection du monde. Alors, pour les chrétiens, croire en Dieu avec le Ressuscité exige en même temps de travailler à la résurrection du monde, un monde de personnes humaines réunies en Dieu.
http://www.eglisealareunion.org/spip.php?article1594
